Concrètement, quatre principes d’actions opérationnels sont au fondement de cette inclusion qui prend vie avec une posture et un outillage spécifiques
Bien au-delà du fait de penser que la personne a des compétences, qu’elle possède des ressources propres susceptibles d’être mobilisées au gré des circonstances, il s’agit d’être sincèrement convaincu qu’elle est compétente pour trouver ses propres solutions et qu’elle seule sait ce dont elle a besoin pour initier le changement souhaité. En regard des objectifs qu’elle poursuit, clarifiés au fil des entretiens, elle détient une capacité à utiliser ses ressources propres mais aussi à identifier le processus singulier par lequel elle deviendra capable d’engager le changement, en termes d’inclusion, qui lui correspond le mieux.
A cette fin, il est nécessaire que l’intervenant soit constamment animé par une posture professionnelle de « non savoir » qui s’appuie sur un cheminement professionnel auquel se conjugue une maîtrise technique et émotionnelle des entretiens et sous-tend un « renoncement à savoir pour l’autre » ce qui est bon, ce qu’il faut faire, quand et comment le faire.
Il s’agit de consacrer un temps important à l’identification des situations qui se déroulent bien ou qui font exception au problème afin de repérer des compétences. Cela renvoie à tout ce que la personne sait faire, ce qui « marche bien », ce qu’elle fait d’utile dans ses différents espaces de vie (familial, professionnel, amical…). Cela peut être une action, une attitude, un ton de voix…
Ce focus sur les points forts s’incarne à travers « une écoute sincèrement curieuse » de l’Autre et un travail de questionnement essentiellement basé sur des questions ouvertes.
Il aura pour effet d’accroître la motivation, l’estime que la personne a d’elle-même ; cela faisant écho à un autre postulat important de la démarche résolutive : le changement est intimement lié à l’espoir de changement.
Cette inclinaison participera également à l’amélioration de la confiance en soi ; élément essentiel pour que la personne soit en capacité de créer, d’inventer, d’expérimenter, d’intégrer…
La recherche et la construction de solutions requièrent, de la part de la personne, une capacité à mobiliser sa créativité. Considérant ce principe, l’accompagnement social consiste davantage à révéler la capacité de la personne à imaginer d’autres possibles, à expérimenter des façons de faire qu’à aider à résoudre ou dépasser un problème.
Et, pour impulser une nouvelle dynamique, il est question d’impulser un « premier petit pas » : engager une participation sociale suffisamment facile pour que la personne soit assurée de réussir, une forme de « défi » qui lui permet d’entamer une rupture en acte avec l’espace problème.
Travailler avec la personne à son inclusion sociale, passe par l’identification des émotions qui la traversent (peur, joie, tristesse, colère), via des situations concrètes qu’elle rencontre. Cela lui permet de comprendre ce qui est en jeu pour elle, au plan psycho-affectif. Par une prise de conscience de ses processus émotionnels, la personne peut accéder à une distanciation, se regarder (ré)agir et se fixer des objectifs ou à tout le moins prendre une décision éclairée.
Cette aide à la gestion émotionnelle peut toucher les différents espaces d’interaction de la personne (le couple, la relation aux institutions, le voisinage, la vie familiale, la santé, le budget, etc.) et représente un levier important dans sa mise en mouvement vers un possible « nouveau départ » qui dans le cas d’ELIA, est un « bail glissant ».
Elle représente également un moyen de prévention efficient du risque de répétition de comportements ou d’attitudes ne servant pas utilement le projet de la personne et les objectifs concrets qui le structurent.