ELIA est l’association en France qui pratique depuis 2005 l’intégration des réfugiés politiques statutaires (syriens, afghans, kossovars…) dans le département des Bouches du Rhône (Marseille, Miramas, Martigues, Aix en Provence, Saint Chamas, Salon de Provence…).
L’intégration est basée sur deux concepts :
L’ensemble a été conçu par Monique Linossier en 1982 pour le bail glissant et en 2009 pour la démarche résolutive.
Elle dispense elle-même la démarche résolutive, clé de voûte de l’accompagnement social global, dans le secteur social et médico-social, auprès d’équipes complètes de travailleurs sociaux et chefs de service, mais aussi auprès de cadres pour leur coopération et enfin elle pratique le coaching individuel et d’équipe « orienté solution ».
Les réfugiés statutaires, avant d’être reconnus par l’Etat français « réfugiés statutaires », ont transité dans des Centres d’Accueil de Demande d’Asile (CADA) entre trois mois et trois ans. Orientés par les CADA vers ELIA, ils sont alors hébergés dans des logements loués par ELIA, majoritairement HLM, du type 1 au type 6.
A son hébergement se jouxte son accompagnement social global, singulier, issu de l’école Palo Alto (Californie) et notamment d'une pensée nommée « orienté solution ». C’est cette pensée qui a donné lieu à la démarche résolutive.
Au cours de cet accompagnement qui dure en moyenne 9 mois, le bail de l’association glisse au nom de la famille réfugiée statutaire, qui obtient le statut de locataire en titre et qui reste ainsi dans le même logement de l’entrée à sa sortie du dispositif d’ELIA. Alors, ELIA ayant cédé son logement à une famille réfugiée, elle en loue un autre pour une autre famille.
Depuis 2005, ELIA est financée par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS), puis la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS), puis l’Immigration, et aujourd’hui à nouveau par la DDCS ; ses subventions transitent par la Préfecture des Bouches du Rhône.
Conformément aux Conventions internationales, l’Etat français accueille des réfugiés politiques. Il a la responsabilité de la conception et du développement des dispositifs d’intégration en direction de ces populations.
En 2004, l’Etat choisit le projet associatif d’ELIA pour sa réponse originale en termes d’intégration : Le bail glissant.
Ainsi, par conventions annuelles, l’Etat via la DDCS agrée ELIA pour :
- héberger 100 personnes en louant une trentaine de logements.
- avec un accompagnement social global de 9 mois.
Depuis 2005, ELIA héberge en moyenne 150 personnes par an soit 1500 personnes réfugiées statutaires qui toutes vont glisser le bail à leur nom.
Certains réfugiés ont connu des situations professionnelles et sociales élevées comme celles de juge, journaliste, professeur, mais la majorité d’entre eux étaient plutôt commerçants, agriculteurs, ouvriers…
Tous arrivent en France sous le choc de la guerre avec son lot de traumas : tortures, viols… Des traumatismes tant physiques que psychologiques. Et ce choc va grandir en France quand ils vont se voir proposer des logements HLM, bien que restaurés par ELIA, situés dans des cités gangrénées parle chômage, la violence, la drogue, le trafic d'armes… Ils vont connaitre alors l’incertitude, la peur de l’avenir, dans un pays dont ils n’ont ni les codes, ni les repères. Leurs diplômes n’ont pas d’équivalence en France et ils vont devoir descendre l’ascenseur social. Le coeur est resté au pays quand il serait nécessaire de se centrer sur l’ici et maintenant de manière à reconstruire pour la future génération.
Et quand ils parlent la langue française, ils ne la possèdent pas, sont perdus devant les complexités de notre administration française (impôts, caf, cpam…). Aussi, seront ils « preneurs » de notre approche globale telle que proposée par ELIA, qui va tendre en 9 mois, à les sortir de l’ornière pour leur permettre de devenir des citoyens qui se repèrent dans la Cité.
Implantée à Marseille, l'association Élia peut intervenir jusqu'à Miramas.